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LIBAN

13 octobre 2008

Reste Baalbek, et l'inexplicable !

Ces pierres monumentales dont l’assemblage fit croire à certains qu’il avait été le fait d’extra terrestres. Le Temple de Jupiter : six colonnes, pas une de plus sur les 54 que comportait le péristyle, ce que les guerres et les tremblements de terre ont oublié mais qui se reçoit comme un prodige. En décor de fond le temple attribué à Bacchus. Un monument qui surpasse en force tout ce que les Romains ont construit, peut-être une démonstration de puissance des dieux païens  face à un christianisme ascendant. Au centre, la cella que les initiés seuls pouvaient atteindre. Mais Rome n’a fait que reprendre les cultes anciens, sémites, phéniciens, égyptiens et grecs. S’approprier l’insaisissable besoin de Dieu et sacrifier aux divinités locales ou de circonstances : Baal Shamash le phénicien, Jupiter le romain.

Baalbek_6_colonnes

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Baalbek aurait-elle aujourd’hui d’autres maîtres ? Entre les mots comme entre les pierres sourdent les cris de nos agonies. Et demain ? Avec un passé présent qui se conjugue à la manière libanaise, les nouveaux dieux de Baalbek seront-ils barbares ou fraternels ?

La tombée du jour rappelle que le temps est limité. Nous nous croyons immobiles et nous ne sommes que passagers. Lentement les temples se dévêtent. Les couleurs glissent dans l’éphémère. Baalbek illusionne.

La nuit déjà ? Pas encore, mais les dernières respirations d’une vision apothéotique du monde idéal.

Et ils applaudiront, les sages et les fous côte à côte, les belliqueux et les pacifistes réunis, et chaque dieu y prendra les siens.

Jean-Claude Forestier.

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23 septembre 2008

du narguilé et de la "contraction du temps"...

Narguil___sur_drapeau

Beyrouth. Les terrasses en corniche sont au soleil couchant un luxe sans prix.  A chaque table un ou plusieurs narguilés. La question se pose : fumer la pipe à eau ? C’est oui. Il faut préciser d’un ton assuré : à la pomme. De quoi gagner une certaine considération, ce qu’un étranger en dehors de chez lui ne doit jamais refuser.

L’engin est aux pieds : aspirez une première fois et oubliez tout  car c’est l’Orient que les poumons épousent ! Il va bien vous le rendre. Mais quel rapport entre le narguilé et la contraction du temps ? Doucement, le narguilé se goûte dans la durée. Ah le temps ! Ce n’est pas en Occident que vous le prendrez !

Les premières bouffées, si peu, et déjà de l’effet ! C’est une onde qui s’approche, isole doucement. Le soir est tiède comme un lit qu’on ne peut quitter. Subtil. Indéfinissable. Les pensées s’aventurent. Il y a dans le narguilé un goût de féminin. Trente mètres à la verticale, la Méditerranée se fait oublier. Même l’emblématique « Grotte aux Pigeons » !

J’aspire encore et la braise rougeoie. Une forte fumée bleue s’évanouit dans la nuit. Un frisson parcourt l’échine. Vais-je pouvoir me lever ? J’ai l’impression que toute l’existence se résume à ce petit bout de plastique tenu entre les lèvres.

Des couples arpentent la corniche. Un homme et une ombre : sa femme, les cheveux retenus et cachés. Mais l’air est un parfum et la brise une caresse. Il y a les yeux, si noirs, si vifs. Certains regards sont des jardins qui invitent à la promenade. Un autre couple : garçon et fille sans autre état d’âme que d’être libres. Simplement belle, elle promène ses boucles blondes. Ses bras nus sont aussi séduisants que des coussins d’argent.

Deux mondes, à des années lumière. Qui se croisent. C’est voir l’un et son contraire. Mais se regardent-ils ? C‘est comme le temps, et son envers. C’est la contraction du temps ! Et c’est aussi l’Orient…

Jean-Claude Forestier.

« Car ce sont deux conceptions du temps qui s’opposent : l’une utilitariste, " gagnez du temps", conte une autre, libertaire, " osez le perdre" !

Le monde du narguilé. Kamel Chaouachi. Maisonneuve et Larose. »

21 septembre 2008

La nuit noire

Raouch_.

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Raouché

" Les soirs étaient souvent très agréables, quand la mer renvoyait enfin un peu de la fraîcheur du large. Les Beyrouthins arrivaient sur la corniche.

Les terrasses accrochées à flanc de Raouché se remplissaient, c'était le meilleur moment pour voir le soleil croquer la pierre crue des falaises.

Là, comme partout au Liban, on faisait chauffer les braises pour fumer le narguilé. J'ai souvent pratiqué le narguilé…

Du tabac, tous les parfums, pomme, fraise, ou des saveurs plus corsées du tabac de Syrie, mais rien que du tabac, et le plaisir apaisant d'oublier, les hommes, la vie, la mort, de quoi demain sera fait…

Le plaisir… voluptueux… de se laisser glisser… lentement… dans la nuit noire…"

Jean-Claude Forestier

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18 septembre 2008

La mer appartient aux hommes en quête d'empire...

la_mer

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Peuple venu vraisemblablement d’Arabie, les Phéniciens s’installent sur la côte méditerranéenne dès le IIIe millénaire avant J.-C.. Ingénieux, artisans habiles du verre, du métal et de l’ivoire, navigateurs audacieux et commerçants entreprenants. En inventant l’écriture alphabétique qu’ils diffusent dans le monde méditerranéen, les Phéniciens deviennent l’un des piliers de la civilisation occidentale.

Mais la Phénicie existe-t-elle ?

Si les villes, qui sont des ports, s’unissent en temps de guerre, chacune recherche une identité culturelle, artistique et religieuse qui lui est propre. Evoquant leurs défunts, les Phéniciens écrivent : « femme de Sidon » ou « homme de Tyr ».

Le nom Liban peut-il être associé au souvenir de la Phénicie ?

C’est plus qu’un débat : une polémique. Les cités phéniciennes ne se sont-elles pas développées ici même ? La « phénicité » est en partie le passé du Liban mais lui appartient-elle ? Ne serait-elle qu’un fantasme de l’inconscient libanais pour se sortir du patchwork dans lequel tant de puissances étrangères l’ont enfermé ? L’historien ne sait trancher et la réflexion n’est sans doute pas achevée.

Sous quelle influence les regards se sont tournés vers l’est, la montagne, oubliant que l’horizon marin a été la grande aventure ? Il suffit de parcourir le littoral du nord au sud pour constater l’évidence : la côte est une ligne urbaine incohérente. La mer n’apparaît que par instant, fugace, comme inutile.

C’est pourtant sur ses rivages que le Liban se découvre. Seulement 250 kilomètres de côte où se sont bâties des cités millénaires, où tant de civilisations se sont enchevêtrées et où les hommes se sont tant déchirés !

12 septembre 2008

Le LIBAN à l'honneur

Cath_drale_Evreux

Bandeau_Evreux

Au pied de l’imposante Cathédrale Notre-Dame d’Evreux se tient le rendez-vous annuel du Livre et de la Bande Dessinée, à l’initiative de l’association « L’Eure du Terroir ». Le LIBAN, cette année 2008, était à l’honneur. Nous étions présents, invités, et c’est toujours un immense plaisir de recevoir des Libanais pour parler de leur pays.

Quelle surprise, pour la plupart d’entre eux, de découvrir un livre qui montre, et évoque, leur pays jusque dans ses moindres aspects, et ses multiples contradictions, réalisé par quelqu’un qui n’est pas Libanais !

Il n’y a qu’une seule réponse : la passion !

Celle pour tout un peuple attaché envers et contre tout, à l’espoir. Celle pour un pays magnifique, riche de son Histoire dont nous

...............................avons en grande partie hérité.

Pour un photographe, le LIBAN recèle de grands trésors qu’il est impressionnant d’approcher et de saisir dans son objectif ; en tant que voyageur, je connais peu de pays où l’hospitalité soit aussi spontanée !

J’aime reprendre ces vers du poète Adonis :

        Orphée

Amoureux, je dévale la pente

pierre dans les tenèbres de l'enfer

mais j'irradie

J'ai rendez-vous avec les prêtresses

dans la couche du dieu ancien

Mes paroles sont vents agitateurs de vie

mes chants étincellent

Je suis la langue d'un dieu à venir

Je suis le charmeur de poussière

Adonis

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8 septembre 2008

Au coeur de la Bekaa...

Anjar_1

Pour un peuple de la mer, la terre est un défi.

Le plateau de la Bekaa, pris en étau entre le Mont Liban et l'Anti-Liban, est naturellement  une des terres les plus fertiles du Proche-Orient… terre nourricière mais aussi couloir de communication. Grecs, Romains, Byzantins, Arabes seront fascinés par cette alchimie étrange qui chaque jour fait se rencontrer le ciel et la terre : la lumière des Dieux pour spectacle ordinaire.…

Moins connu que Baalbek, le site d’Aanjar, le complexe omeyyafe le plus complet visible au Proche-Orient, est pourtant, à nos yeux, l’un des lieux les plus précieux du passé libanais.

Au 8è siècle, un calife omeyyade, entre Damas et Tibériade, voulait une résidence de chasse. Aanjar était déjà un site d'étape pour les caravanes… les architectes firent beau et solide, utilisant cette technique d'alternance de pierres et de briques très efficace contre les tremblements de terre…

… mais personne ne sait pourquoi la ville fut rasée, puis abandonnée…en tout cas l'histoire oubliera  vite Aanjar dont le champ de ruines est à peine évoqué par des voyageurs au 14è siècle, et redécouvert seulement en 1949…

… en fin d'après-midi, quand les rudes rayons du soleil se sont quelque peu épuisés, la lumière délicate de la Bekaa s'empare de la silhouette du Grand Palais, qui semble encore un peu plus fragile. Il plane sur Aanjar le mystère des vies oubliées, tout ce qui reste probablement d'un grand rêve…

6 septembre 2008

Multimédia

Géopolitique du Liban

Mur_peint_Tyr

Le Liban

                Histoire

                Géographie

                Géopolitique

                La question de l'eau

                Quel avenir pour le Liban ?

Conférence multimédia - durée 2 heures

Nous contacter : image

 

4 septembre 2008

Un ouvrage de référence !

Liban_photo_couverture

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LIBAN - le tumulte des sources

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Jean-Claude Forestier

174 pages – 200 photos couleurs

Editions La Renaissance du Livre – Collection « Esprits des Lieux »

http://www.lucpire.com/portail/?inner=detail&pageNum_selected_ouvrages=9&p=all

(Ière édition 2004 – réédition 2007)

Le Liban n’aurait que 80 ans, une grande fragilité pour porter 6000 ans d'Histoire : Egyptiens, Perses, Hébreux, Grecs, Romains, Arabes, croisés, Ottomans, Européens, Palestiniens, Syriens, Israéliens… y ont fait la guerre, chacun voulant signifier aux Libanais qu’il y a des destins qui ne se refusent pas ! La guerre de juillet 2006 a rappelé que la paix allait encore attendre. Renan ne disait-il pas du Liban qu'il était un "pays qui se prête aux larmes" ?

Pourtant, grâce au Ciel, le patrimoine archéologique libanais semble résister aux guerres aussi bien qu’au temps ! Tout est fascination : le littoral avec Byblos, Saïda, Tyr ; des ports au passé prestigieux à une époque où le Liban n'avait d'yeux que pour la mer, sans compter Tripoli l'orientale. Tout est interrogation : un sud convoité, riche en eau, martyr de 20 années d'occupation et d’une nouvelle guerre ; une montagne porteuse des derniers cèdres millénaires, mais encore communautariste, que se partagent les maronites, les druzes et les fondamentalistes musulmans. Enfin Beyrouth, la ville la plus cosmopolite de Méditerranée, détruite, reconstruite et à nouveau brisée, semble condamnée à n’être qu’un chantier permanent !

Mais chacun parle-t-il du même Liban ? Le poète Khalil Gibran écrivit : "Vous avez votre Liban, j'ai le mien".

Ce livre se veut avant tout un témoignage. Au-delà de toutes les divergences et d’une identité si complexe à définir, il montre ce à quoi les Libanais tiennent le plus : leur pays. Le Liban existe, éternel et fragile. Puissent ces images nous permettre de ne pas l’oublier !

En vente dans toutes les bonnes librairies, et chez l’auteur

1 septembre 2008

La passion du Liban...

Drapeau

Je marche dans Beyrouth,

ville amnésique.

De quoi parlent les rues de la ville,

quand les hommes s'y bousculent ?

Comme s'ils avaient à oublier...

Quand ils s'y croisent,

comme s'ils ne voulaient plus savoir,

ni se voir ...

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